Révisionnisme


Les Malgré-Nous ne pardonnent toujours pas à Robert Hébras, rescapé du massacre d’Oradour, d’avoir mis en doute la réalité de l’incorporation de force. L’intéressé plaide la bonne foi et une erreur éditoriale, les Malgré-Nous une faute historique. L’arrêt de la Cour de cassation sera rendu le 16 octobre.


 Le 4 septembre 2013, les présidents français Hollande et allemand Gauck rendaient hommage, à Oradour-sur-Glane, à la mémoire des 642 hommes, femmes et enfants massacrés le 10 juin 1944 par les SS de la division Das Reich, qui remontait vers le front de Normandie.
Les deux présidents encadraient Robert Hébras, 88 ans, l’un des rares survivants de ce crime de guerre. Le symbole du geste était comparable à celui de François Mitterrand et Helmut Kohl, se tenant par la main en 1984 devant l’ossuaire de Douaumont à Verdun.
Moins de deux semaines plus tard, on a eu confirmation hier que si la réconciliation franco-allemande a franchi un nouveau pas, les plaies restent à vif entre le Limousin et l’Alsace. La Cour de cassation examinait le pourvoi de Robert Hébras, condamné par la Cour d’appel de Colmar pour avoir émis des doutes sur le caractère forcé de l’incorporation d’office des Alsaciens et des Lorrains dans les Waffen SS. Dans son livre paru en 1992, intitulé Oradour-sur-Glane, le drame heure par heure , Robert Hébras écrivait que « parmi les hommes de main, il y avait quelques Alsaciens enrôlés soi-disant de force dans les unités SS ».
« Une obligation de sincérité, pas d’objectivité »
Le rescapé, engagé après le massacre dans la Résistance, avait nuancé son propos dans l’édition suivante, en 2004. Mais en 2008, un nouveau tirage du livre avait repris le texte initial et deux associations de Malgré-Nous alsaciens avaient porté plainte en diffamation. Elles avaient été déboutées en première instance, mais avaient obtenu satisfaction en appel : Robert Hébras et son éditeur ont été condamnés le 14 septembre 2012 à verser un euro symbolique et 10 000 € au titre des frais de justice


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Devant la Cour de cassation, l’avocate de Robert Hébras, Me Françoise Thouin-Palat, a plaidé la bonne foi du rescapé. « Il n’est ni journaliste, ni historien, ni écrivain, mais témoin , a-t-elle souligné. À ce titre, il est tenu à une obligation de sincérité, pas d’objectivité. » En outre, « il n’a jamais remis en cause la réalité de l’incorporation de force en Alsace-Moselle », n’évoquant que le cas des SS d’Oradour. L’avocate a également insisté sur « l’erreur » de l’éditeur qui a repris une vieille phrase de Robert Hébras sans le consulter.
L’avocat général, Christian Mellottée, a réclamé, lui aussi, la cassation de la condamnation. « La Cour européenne est très attentive au respect du droit d’expression » , a-t-il remarqué. Pour lui, Robert Hébras s’est exprimé « au conditionnel et au subjonctif » , « sans esprit de haine » et il a le droit d’émettre ses doutes. Élargissant son propos, l’avocat général a insisté : « Concernant l’histoire, je suis partisan d’une liberté totale. Ce n’est pas avec les lois mémorielles comme la loi Gayssot et avec la censure que l’on fait progresser la vérité. »
« La dérive de la réalité historique et judiciaire »
Défendant la position des associations de Malgré-Nous, Me Jean-Pierre Chevallier a considéré, au contraire, que la cassation de l’arrêt de la Cour d’appel laisserait « entière la dérive de la réalité historique et judiciaire » et pourrait « ouvrir la boîte de Pandore ». « M. Hébras est témoin du drame d’Oradour, mais pas témoin de l’incorporation de force , a-t-il souligné. Or, les 13 Malgré-Nous alsaciens d’Oradour condamnés en 1953 par le tribunal de Bordeaux ont été amnistiés huit jours plus tard par une loi qui précise clairement qu’ils ont été incorporés contre leur gré. »
L’arrêt de la Cour de cassation sera rendu le 16 octobre. S’il est favorable à Robert Hébras, comme le demande l’avocat général, il y aura un troisième procès en diffamation, dans une Cour d’appel. Soixante-dix ans, ou plus, après le massacre.

La Cour de cassation a annulé ce mercredi la condamnation de Robert Hébras, qui avait émis un doute sur le caractère forcé de l’enrôlement des Malgré-Nous ayant pris part au massacre d’Oradour-sur-Glane, dont il est l’un des rares survivants.

M. Hébras est définitivement blanchi par la justice, puisque la Cour a purement et simplement annulé l’arrêt de la cour d’appel de Colmar le condamnant à verser un euro de dommages et intérêts et 10 000 euros au titre des frais de justice à deux associations de Malgré-Nous, sans ordonner le renvoi du dossier devant une autre cour d’appel.


Dans son livre «Oradour-sur-Glane, le drame heure par heure», publié pour la première fois en 1992, Robert Hébras écrivait notamment que, «parmi les hommes de main, il y avait quelques Alsaciens enrôlés soi-disant de force dans les unités SS».

Il avait toutefois nuancé ce propos dans les éditions suivantes, publiées à partir de 2004, mais en 2008-2009, un nouveau tirage avait repris la première version, entraînant la plainte en diffamation de deux associations de «malgré-nous» alsaciens.

M. Hébras, «s’est borné à émettre un doute à l’égard de treize Alsaciens» qui avaient participé au massacre «et non à l’égard de tous les Alsaciens enrôlés de force», avait plaidé son avocate, Me Françoise Thouin-Palat, rappelant que la réédition du texte initial résultait d’une erreur reconnue par l’éditeur.

Il s’agit d’une «interrogation subjective et non d’une vérité établie», de la part d’un témoin de l’Histoire, «tenu à une obligation non d’objectivité mais de sincérité», avait-elle fait valoir.

L’avocat général Christian Mellottée était allé dans son sens, soulignant que M. Hébras parlait «au conditionnel», «sans esprit de haine ou partisan».

Il avait en outre relevé que cette affaire s’inscrit dans un débat d’intérêt général, cadre dans lequel la liberté d’expression est plus grande.
De son côté, le conseil des associations, Me Jean-Pierre Chevallier avait rappelé le sort des 13 Alsaciens enrôlés de force ayant participé au crime de guerre d’Oradour, qui ont été condamnés puis amnistiés en 1953.

Pour l’avocat, «admettre qu’un témoin de l’Histoire puisse remettre en cause la réalité historique et judiciaire» serait «ouvrir la boîte de Pandore».

Oradour-sur-Glane, village du Limousin, a été le théâtre le 10 juin 1944 d’un massacre perpétré par une compagnie de la division Das Reich, qui fit 642 morts, dont 247 enfants. Parmi les SS figuraient des Alsaciens et Mosellans enrôlés de force par l’occupant allemand.

Le président François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck se sont rendus le 4 septembre à Oradour, où ils ont écouté et réconforté Robert Hébras.
Au lendemain de cette visite historique du président allemand, les «malgré-nous» alsaciens et mosellans s’étaient dits «déçus» qu’il n’ait pas reconnu le caractère criminel de leur incorporation.

Le 10 juin 1944, Robert Hébras n’a pas 20 ans lorsque les hommes de la division blindée SS Das Reich pénètrent, après l’avoir encerclé, dans ce bourg de Haute-Vienne pour massacrer sa population. Lui n’a survécu que parce qu’il   s’est caché sous les cadavres et a réussi à s’enfuir lorsque la grange était en flammes.

En 1992, Robert Hébras publie son témoignage dans un livre Oradour-sur-Glane le drame heure par heure. Il écrit : "Parmi les hommes de main il y avait quelques Alsaciens enrôlés soi-disant de force." Les associations de "malgré-nous" alsaciens s'insurgent contre ce "soi-disant" qui induit une réserve sur la nature de leur engagement. Dans un esprit d'apaisement Robert Hébras corrige cette expression considérée comme maladresse et dans les éditions suivantes, on peut lire : "Parmi les hommes, il y avait quelques Alsaciens enrôlés de force dans les unités SS" (page 33 dans l'édition 2001). Mais dans une nouvelle édition, l'erreur est reconduite, en septembre  2012 la cour d’appel de Colmar a condamné Robert Hébras, 87 ans, à un euro symbolique de dommages et intérêts et aux frais de justice pour avoir mis en doute le caractère forcé de l’enrôlement d’Alsaciens dans les Waffen SS.

Un comité de soutien entoure Hebras, des enseignants se joignent à lui. Y aurait-il relecture de l'histoire ? Certaines personnes auraient-elles des troubles de mémoire ? Non seulement, je ne comprends pas qu'une telle chose puisse se produire (que l'impression n'ait pas été supervisée) (acte volontaire?) mais qu'il y ait derrière Hebras, des hommes qui défendent ce point de vue, c'est affreux ! Toutes ces personnes auraient bien fait de venir en ce jour de commémoration et de rencontrer les derniers de ces hommes enrôlés de force, leur famille.
Viisiblement la cessité empêchent ces personnes d'analyser la situation, de nier les méthodes d'intimidation ou de soumission utilisées à l'époque. Les internements, déportations, fusillades d'Alsaciens ont-ils été oubliés ?
C'est honteux !
malgre nous fusilles ballersdorf
malgre nous fusilles ballersdorf


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