Le cimetière des Roumains à Soultzmatt

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Le 28 août 1916, la Roumanie entre en guerre aux côtés de l’Entente. Dans les tranchées de Verdun où la bataille fait rage, les Poilus en attendent un soulagement décisif. Pourtant, dès le 6 décembre 1916, le Feldmarschall August von Mackensen fait une entrée triomphale à Bucarest. 

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Au début de l’année 1917, les trois quarts du pays sont occupés et, si des milliers de Roumains arrivent en Lorraine, ils débarquent derrière les lignes allemandes en tant que…prisonniers ! Plusieurs camps sont aménagés en Grande Meuse, dans le secteur du saillant de Saint-Mihiel, à Arnaville et à Bayonville-sur-Mad. Les prisonniers, victimes de la rancœur allemande, vont y vivre un véritable calvaire.  
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Les soldats roumains sont transférés à 2000 kilomètres de leur lieu de capture pour y servir de main d’œuvre dans des commandos de travail. En effet, dès 1916, l’armée allemande est touchée par une pénurie d’effectif. Il lui est impossible de soustraire du front des hommes aptes au combat. Comme les accords internationaux l’y autorisent, l’Allemagne décide donc d’utiliser les prisonniers roumains pour effectuer les travaux d’aménagement sur l’immédiat arrière-front : creusement de tranchées, entretien des chemins, transports de matériels,… 
Au total, 2344 prisonniers roumains décédèrent en Alsace-Lorraine, en 1917-1919. Ils meurent surtout de maltraitance, de faim, de froid.
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  « Au début de la Première Guerre mondiale, les troupes allemandes ont déboisé une partie de la forêt à l’ouest de Soultzmatt pour construire des abris et des installations militaires. A 500 mètres environ au nord de la chapelle, et près de l’auberge du lieu-dit Gauchmatt, les Allemands ont érigé un camp militaire. Situé dans une clairière, ce camp, dénommé « Kronprinzlager », est entouré de fils de fer barbelé. Il est utilisé par les troupes allemandes qui viennent au repos toutes les trois semaines par roulement, après avoir été engagées sur le front franco-allemand des Vosges.soultzmatt cimetière roumain schnoebelen

  Ce front est stabilisé à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Soultzmatt depuis les combats de juin 1915 à l’Hilsenfirst et ceux de juillet 1915 sur le Linge. Le camp du « Kronprinz » est occupé en permanence par environ 500 soldats allemands et deux batteries de ballons captifs. Il est camouflé pour ne pas être repéré par l’aviation française. Un commandement local (Ortskommandatur) est installé à Soultzmatt pour y régler le passage et le cantonnement des troupes allemandes. Dans la localité sont cantonnés un détachement de police et une compagnie d’infanterie, qui occupent l’école de garçons, des granges réquisitionnées et les deux usines textiles.  
Au début de 1917, par un froid rigoureux, les habitants de Soultzmatt voient arriver des soldats roumains exténués et amaigris. Escortés par des soldats du Landsturm, baïonnette au canon, ils viennent à pied de Rouffach. La plupart de ces soldats sont dirigés vers le camp du Val du Pâtre tandis qu’une vingtaine d’entre eux sont logés provisoirement dans une usine textile. « Les gosses, parfois, jettent un croûton, une pomme de terre dans les ouvertures béantes des poches de capote. L’ordre vient, inexorable, et les gosses sont chassés. L’un d’eux, qui s’obstine, giflé par un sous-officier, se sauve en hurlant. Alors ces croûtons, ces pommes de terre, les gosses les cachent dans les trous des murs. Les plus épuisés des Roumains, ceux qui traînent derrière la colonne, comme pour se soutenir, tâtent les pierres disjointes et sondent les fissures. L’un d’eux, que je verrai jusqu’au fond de l’éternité, ramène d’une cachette une pomme de terre crue qu’il mord gloutonnement » [Benjamin VALLOTTON, Les prisonniers roumains en Alsace, in Alsace française, 5 et 12 octobre 1930, p. 334]. soultzmatt cimetière roumains schnoebelen soultzmatt cimetière roumains schnoebelen

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Lien article du Journal l'Alsace 
Selon le témoignage de M. Léon Nicollet - né en 1905 à Soultzmatt et dont les parents font partie des 30 membres du personnel civil alsacien travaillant au camp - les prisonniers de guerre roumains sont au maximum 70 au début de 1917. Leur effectif est complété à la suite des décès. Ils logent dans deux baraques à l’extérieur du camp. Ces baraques sont encore inachevées au début de 1917 et elles sont humides et froides. Les prisonniers sont surveillés par un détachement spécial d’une quinzaine de gardiens et encadrés pour le travail par des chefs d’équipe civils et un garde forestier. Ce dernier est logé avec sa famille dans la maison forestière du Val du Pâtre, contiguë à la chapelle. Les prisonniers roumains sont astreints à de durs travaux de coupe de bois sur les pentes du massif du Schimberg, au sud du camp. Ils reçoivent une nourriture insuffisante. Ils meurent surtout d’épuisement et de faim. Le père de M. Léon Nicollet, qui est chef d’équipe, encadre une quinzaine de prisonniers pour entretenir les chemins, couper du bois et nettoyer le camp. Les prisonniers sont surveillés pendant leurs travaux par des soldats allemands armés d’un fusil avec la baïonnette au canon. Le père de M. Léon Nicollet apporte quelques aliments dans sa musette pour les donner aux prisonniers en cachette des gardiens, mais ce n’est pas suffisant pour les aider à survivre. Ceux-ci sont parfois frappés sans raison par leurs gardiens. M. Léon Nicollet a remarqué que les soldats roumains portent un uniforme gris bleuâtre avec un liseré rouge ou vert au col. Mais ils sont le plus souvent en loques. Certains sont sans souliers et ont les pieds entourés de chiffons. Ils récupèrent les vêtements des morts. Les Roumains sont très faibles et les gardiens, qui estiment qu’ils ne sont pas en mesure de s’évader à cause de leur faiblesse physique, les surveillent plus ou moins bien, aussi fréquentent-ils l’auberge de la Gauchmatt où travaillent deux jeunes serveuses. Les cadres allemands font venir des prostituées dans leur « Kasino ». 
Dès leur arrivée au camp du Val du Pâtre, les prisonniers roumains, épuisés et affamés, résistent mal au froid et à la fatigue. Au début, les morts sont placés dans un cercueil et déposés dans la chapelle du Val du Pâtre. Les enterrements ont lieu le dimanche. Chaque cercueil est descendu par quatre prisonniers roumains et emprunte l’itinéraire du chemin de la Chapelle pour se rendre au lieu-dit « Grienling », à 500 mètres au sud de Soultzmatt, sur un terrain communal situé au sud du cimetière du village. Une fois que la tombe est creusée, les porteurs font un cercle autour du cercueil sous la surveillance des gardiens. Un soldat roumain prend la parole pour faire chanter quelques tropaires [composition littéraire et musicale de la liturgie orientale. Le tropaire comprend une stance, un refrain et quelques versets qu’ils ont chantés autrefois dans leur village. Il n’est pas possible d’affirmer que les prisonniers roumains aient profité des enterrements pour entonner l’hymne national « Tràiasca Regele » (Que vive le roi). Des enfants du village profitent des enterrements pour s’approcher des prisonniers roumains. Ces derniers mettent les mains dans le dos pour recevoir du pain et des pommes de terre cuites. Parfois, les enfants sont battus par les gardiens parce qu’ils donnent à manger aux prisonniers. 
A partir du mois de mars 1917, les cadavres de prisonniers roumains ne sont plus descendus seulement le dimanche, mais chaque jour et quelquefois plusieurs fois par jour, 5 fois le 11 mars 1917 et 5 fois le 24 mars 1917. Selon la liste étable par le sous-préfet (kaiserliche Kreisdirektor) de Rouffach-Guebwiller le 14 décembre 1917, 142 soldates roumains sont décédés et ont été inhumés à Soultzmatt entre le 4 février et le 8 mai 1917 : 17 en février, 73 en mars, 48 en avril et 4 en mai. Certains prisonniers ont été enterrés dans le cimetière militaire que les Allemands ont créé au Val du Pâtre pour y inhumer les soldats allemands. Ces inhumations dans le cimetière militaire, à l’emplacement du cimetière militaire actuel, sont signalées au commandement militaire local (Ortskommandatur) de Soultzmatt. 19 soldats roumains ont été inhumés, pour des raisons inconnues, au cimetière du Val du Pâtre entre le 21 février et le 11 mars 1917. 4 autres soldats roumains, décédés les 2, 5 et 8 mai 1917, ont également été enterrés au cimetière du Val du Pâtre. 
Selon l’avis (Mitteilung), adressé à « l’Ortskommandatur » de Soultzmatt pour chaque décès de prisonnier roumain inhumé au cimetière du Val du Pâtre, le « Feldwebel-Leutnant » Baller déclare que les soldats roumains sont décédés simplement à la suite d’un arrêt cardiaque (an Herzliihmung verstorben) ! [Archives municipales de Soultzmatt, Carton M 65]. Dans la réalité, les prisonniers de guerre roumains meurent de faim, de froid et de mauvais traitements. La population alsacienne est persuadée que l’extermination des soldats roumains est délibérée. Benjamin Valloton évoque les réflexions des gardiens allemands au sujet des prisonniers roumains : «Qui les obligeait à faire la guerre ? Nous, on fait ce qu’on nous dit... » [Benjamin VALLOTTON, op. cit., p. 305]. « Que ces faibles aient osé nous frapper dans le dos, vous ne trouvez pas ça abominable, vous ne sentez pas l’insulte ? » [Ibid.o, p. 303]. 
Les habitants de Soultzmatrt ont remarqué que, lorsque les morts roumains sont descendus au village en vue de leur inhumation, les porteurs s’arrêtent sur le chemin de la Chapelle à un endroit où sont déposés les immondices du village et cherchent rapidement, malgré les insultes et les coups de crosse des gardiens, à récupérer quelque chose dans les ordures. Ils arrachent de l’herbe pour la consommer avidement. Ce comportement des soldats roumains en dit long sur leur sous-alimentation. Très rapidement, des habitants de Soultzmatt, heureusement nombreux, déposent du pain et de la nourriture consommable sur la décharge publique pour que les prisonniers puissent trouver à manger le lendemain lors de leur passage. A part les enfants, personne n’ose se risquer à remettre directement de la nourriture aux Roumains tellement la population a peur des mauvaises réactions des Allemands. Des témoins oculaires ont affirmé en 1919 à M. Max Dollfus, président du comité d’Alsace des tombes roumaines, que les soldats roumains sont morts de faim tandis que les vivres qui leur étaient destinés étaient consommés par leurs gardiens dans l’auberge de la Gauchmatt, voisine du cimetière actuel [Le Temps, Paris, 23 mai 1924]. Vingt-sept familles de Soultzmatt, dont la liste est conservée dans les archives municipales, ont contribué par leurs dons de nourriture, à la survie des prisonniers de guerre roumains. Cette liste a été dénommée liste de « soulagement des prisonniers roumains » [Archives municipales de Soultzmatt, Carton M 65]. 
Sur les 452 prisonniers roumains identifiés, qui reposent dans le cimetière militaire de Soultzmatt [680 prisonniers roumains reposent à Soultzmatt : 555 en tombes individuelles, dont 103 d’inconnus, plus deux ossuaires, l’un de 71, l’autre de 54 Roumains], 103 sont morts en février 1917, 129 en mars, 78 en avril, soit 68% décédés en trois mois. 
Si 1917 est l’année terrible, surtout pendant les mois de janvier à avril inclus, l’année 1918 ne voit mourir à Soultzmatt que 8 prisonniers de guerre roumains. La mortalité est proportionnellement identique pour les soldats roumains inhumés au cimetière militaire de Haguenau et dont la date de décès est connue : 33 en février, 96 en mars, 73 en avril, 67 en mai. En avril 1924, Max Dollfus écrivait : « Vous êtes frappé en parcourant lentement nos deux cimetières (Soultzmatt et Cronenbourg) de lire sur les croix l’obsédante répétition des dates toujours les mêmes : janvier, février, mars, avril 1917. Une seule et longue rangée porte uniformément la date du 10 avril 1917 » [L’Est républicain, Nancy. 23 avril 1924]. 
Un cas particulier mérite d’être cité au sujet du camp du Val du Pâtre pour bien montrer que la population alsacienne n’a pas été insensible au martyre des prisonniers de guerre roumains malgré des risque certains de représailles dans un village où étaient cantonnés plusieurs centaines de soldats allemands. Une nuit de mars ou d’avril 1917, vers 22 heures, la mère de M. Ernest Nicollet réveille son fils. Elle est affolée car un prisonnier roumain frappe au volet. Il s’agit d’un soldat originaire d’Oltenita, dans le département de Calarasi, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Bucarest, près du Danube. Le soldat Salomon Coconasu, âgé alors d’environ 35 ans, est parvenu à sortir des baraques du camp du Val du Pâtre. Il est descendu vers les premières maisons du village et il est venu frapper aux volets de la maison qu’habitent les parents d’Ernest Nicollet (né à Soultzmatt en 1897), dans la rue des Prêtres, au débouché du vallon emprunté par les convois mortuaires quotidiens. En portant des camarades décédés au cimetière du « Grienling », il a certainement dû repérer l’itinéraire qui conduit au village et, poussé par la faim, il a pris le risque d’aller demander à manger pour survivre et de frapper aux volets. Après avoir vérifié que personne n’est dans la rue, la famille Nicollet fait entrer Salomon Coconasu dans la maison. Le soldat roumain connaît quelques mots de français et un dialogue très limité s’engage avec M. Jacques Nicollet. Son fils Ernest, qui, soixante-dix ans plus tard se souvient encore de quelques mots roumains que lui a appris Coconasu, se rappelle que, ce soir-là, sa mère a fait réchauffer un reste de choucroute et de pommes de terre pour restaurer le soldat roumain. Après avoir mangé et s’être reposé près du feu, Coconasu reprend le chemin du camp avec une musette de ravitaillement que lui a donné la famille Nicollet. Désormais, il sortira du camp la nuit vers 22 heures deux à trois fois par semaine pour venir manger chez les Nicollet, ce qui lui permettra de survivre et de rentrer dans sa patrie. Il profite certainement de la négligence des gardiens allemands, qui font ripaille à l’auberge de la Gauchmatt. Ce qui frappe la famille Nicollet, c’est que Coconasu leur embrasse les mains en signe de reconnaissance chaque fois qu’il vient chez eux. Une seule fois, il est accompagné d’un camarade, dont il annoncera bientôt le décès à la famille Nicollet. Coconasu, qui a la chance et le courage de sortir et de rentrer dans le camp sans éveiller la suspicion des gardiens allemands, sera d’une grande discrétion sachant que la famille Nicollet risque sa vie en le recevant et en le ravitaillant. 
Lorsque les prisonniers roumains sont transférés, Coconasu demande l’adresse de la famille Nicollet. Par précaution, cette dernière préfère que le prisonnier roumain laisse la sienne. Le 6 juillet 1919, la famille Nicollet écrit à l’adresse indiquée en Roumanie. C’est seulement au printemps de 1921, qu’elle reçoit une réponse de Coconasu, une lettre datée du 18 avril 1921. Salomon Coconasu est rentré en bonne santé et a retrouvé sa famille. « C’est avec une grande émotion que je me rappelle des jolies heures passées chez vous et je vous remercie beaucoup pour votre chaleureux accueil » [Témoignages de MM. Ernest et Léon Nicollet]. Il signalera aux autorités roumaines l’adresse de ses bienfaiteurs. La famille Nicollet recevra une lettre de remerciements rédigée le 28 novembre 1924, à la demande de la reine Marie de Roumanie, par sa dame d’honneur, Simone Lahovary, qui y joint une photo dédicacée de la reine. La famille Nicollet garde précieusement cette lettre qui mérite d’être citée. « Madame, Sa Majesté la Reine ayant appris tout le dévouement avec lequel vous vous êtes occupée de nos malheureux prisonniers roumains pendant la guerre, me charge de vous dire combien Elle a été touchée de votre bonté et vous adresse toute sa gratitude. Sa Majesté vous envoie ci-joint son portrait en costume de couronnement et espère que vous le garderez en souvenir de la Roumanie que vous ne connaissez pas, mais pour laquelle vous avez tant fait ». 
Le mercredi 9 avril 1924, le roi Ferdinand et la reine Marie de Roumanie sont les hôtes de l’Alsace et viennent se recueillir au Val du Pâtre, accueillis par le Général Berthelot, ancien chef de la mission militaire française en Roumanie en 1916-1918. Après l’inauguration du monument, la reine Marie dépose, au pied de la grande croix du cimetière, une immense couronne d’arums et de roses et, parcourant les allées qui séparent les tombes, place sur chaque tombe un bouquet d’œillets rouges et blancs, que lui tendent de petites Alsaciennes. 
Dans le cimetière militaire de Soultzmatt, au pied de la croix qu’entourent toujours en permanence les drapeaux français et roumain, trois plaques de marbre témoignent du sacrifice des prisonniers de guerre roumains. La première rappelle que « les 687 prisonniers de guerre roumains qui dorment dans ce cimetière sont morts presque tous de janvier à fin 1917. Ils ont connu la faim, les privations et les tortures ». La seconde fait savoir que « le comité d’Alsace des tombes roumaines fut chargé par le gouvernement roumain de réunir dans ce cimetière des tombes qui étaient disséminées en 1919 dans 35 villes et communes d’Alsace. Il a acquis la preuve que tous ceux qu’elles abritent sont morts après d’indicibles souffrances ». La troisième plaque est un témoignage de sympathie de la reine Marie de Roumanie. « Loin de votre patrie, pour laquelle vous vous êtes sacrifiés, reposez en paix, auréolés de gloire, dans cette terre qui ne vous est pas étrangère ». 
Lors de sa réunion du 30 août 1919, le conseil municipal de Soultzmatt, présidé par le docteur Charles Kubler, met à la disposition du gouvernement roumain un terrain situé au lieu-dit de la Gauchmatt destiné à établir un cimetière militaire pour l’inhumation des soldats roumains décédés pendant leur captivité en Alsace et en fait don au gouvernement roumain. Il fait également connaître les noms des 27 chefs de famille de Soultzmatt, qui ont aidé les prisonniers de guerre roumains à survivre. Les prisonniers de guerre roumains enterrés au lieu-dit « Grienling » sont transférés en 1920 au cimetière militaire du Val du Pâtre. 
Certains prisonniers de guerre roumains internés à Soultzmatt sont décédés à l’hôpital militaire d’étapes de Colmar. En effet, le soldat Marin Bobosila y est mort le 20 février 1917. Son acte de décès n° 194, enregistré à la mairie de Colmar, précise qu’il appartenait au camp de travail (Arbeitslager) du Schäferthal, dépendant du « Rumänienkommando XI », lui-même subordonné au camp de base (Stammlager) de Tuchel en Prusse occidentale. Le soldat Ion Sorica, âgé d’environ 22 ans, est décédé le 22 février 1917 (acte n° 203) et le soldat Caspar Grasu (acte n° 217) est mort le 26 février 1917 à l’âge de 33 ans. »  

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